LE PANORAMA DE VOS SORTIES DANS LE GRAND CHALON

Elle est toute simple, la pièce écrite par Eugene O’Neill. Nous sommes en 1928, dans un hôtel de West Side, au centre de New York. Il doit être trois ou quatre heures du matin. Erié, un client, bavarde avec le nouveau gardien de nuit. Il lui parle de son prédécesseur, Hughie, avec qui il entretenait des rapports très singuliers, le subjuguant, le plumant au jeu, comme si chacun dans cette relation y trouvait son compte. Mais Hughie est mort.
Jean-Yves Ruf, mêlant sa passion pour la littérature et son sens aigu de la direction d’acteurs, révèle toute la profondeur de ce texte éminemment concret et contemporain. La pièce se referme sur elle-même tel un mythe et ouvre notre écoute sur un champ profondément humain : celui de notre solitude, de notre besoin de mentir, d’inventer une autre vie faite de bonheur et de succès, pour ne pas s’écrouler, pour faire tourner la chance, pour garder l’estime de l’autre, et donc de soi-même.